# Rappels (du collège)

Nous allons commencer par quelques rappels des notions sur les circuits électriques que vous auriez du voir au collège. Il s’agit principalement de définitions.

# Dipôles électriques

Les dispositifs que l’on voit au collège et au lycée sont presque exclusivement des dipôles.

Un tableau récapitulatif des dipôles les plus fréquemment utilisés.
Pile

(0,0) to[battery1] (2,0);

Générateur

(0,0) to[vsource] (2,0);

Interrupter

(0,0) to[normal open switch] (2,0);

Voltmètre

(0,0) – (0.5,0) ; (1,0) circle (0.5cm) node V;(1.5,0) – (2,0);

Résistance

(0,0) to[generic] (2,0);

Lampe

(0,0) to[lamp] (2,0);

Ampèremètre

(0,-1) – (0.5,-1) ; (1,-1) circle (0.5cm) node A;(1.5,-1) – (2,-1);

Diode

(0,0) to[diode] (2,0);

DEL

(0,0) to[led] (2,0);

Condensateur

(0,0) to[capacitor] (2,0);

Bobine (inducteur)

(0,0) to[cute inductor] (2,0);

Moteur

(0,0) – (0.5,0) ; (1,0) circle (0.5cm) node M;(1.5,0) – (2,0);

Définition : Dipôle électrique

  • Un dipôle est un composant électrique avec une entrée de courant et une sortie, d’où l’appellation dipôle.

  • Les dipôles tombent en deux catégories : générateur ou récepteur(= electrical load)

    • Générateur : Un dipôle qui fournit l’énergie électrique au circuit. Il le fait en convertissant une forme d’énergie en énergie électrique (générant ainsi une tension électrique entre ses bornes), et ce qui permet le courant électrique de circuler dans le circuit.

    • Récepteur : Un dipôle qui effectue un ’action’ grâce au courant électrique qui le traverse. Autrement dit, qui convertit l’énergie électrique du circuit en une autre forme d’énergie.

# Intensité du courant & Tension électrique

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Définition : Intensité du courant

  • L’intensité du courant, noté `I` ou `i`, est une mesure de la quantité de charge électrique (notée `Q` ou `q`) qui passe devant un point du circuit en une seconde, i.e. :

    I = \dfrac{Q}{\Delta t}
  • L’intensité du courant s’exprime en ampère `A=C\cdot s^{-1}`.

  • L’intensité se mesure grâce à un ampèremètre(= ammeter).

  • Un ampèremètre est branché en série dans un circuit. Si branché en dérivation, cela fera un court-circuit.

Définition : Tension électrique

  • La tension électrique `U` , est la différence de potentiel électrique `V_A` et `V_B` entre deux points différents (du circuit) :

    U_{AB} = V_B - V_A
  • La tension s’exprime en `Volts\; V`.

  • La tension électrique entre deux points d’un circuit se mesure grâce à un voltmètre.

  • Un voltmètre est branché en dérivation par rapport aux deux points. Si branché en série, il se comporte comme un interrupteur ouvert.

r0.4 image

Remarque. Tandis que l’intensité du courant est une notion facile à comprendre et à visualiser, la notion de tension électrique est plus difficile à saisir, à première vue. D’une part, une analogie simple qui permet de mieux voir l’intensité du courant serait de compter le nombre de personnes qui passent devant un point pendant une période: plus il y a de personnes qui passe, plus le courant est intense (ici les personnes sont l’équivalent des électrons, par exemple, ou plus généralement de la charge électrique).

D’autre part la tension électrique est aux différence de potentiels gravitationnels. Si nous mettons un ballons sur une terre plate, il ne bougerait pas. Si on le met sur une légère pente, il commence à rouler doucement vers le bas. Ceci est du à la différence de potentiel gravitationnel, car la position de départ et de la fin ne sont pas à la même hauteur, autrement dit aux différents potentiels gravitationnels. Plus cette différence est importante, plus le ballon roule avec une vitesse importante, et plus il peut surmonter, par exemple, les obstacles sur son chemin. La situation est quasi-identique avec une particule chargée dans un champ électrique. La tension générée par un pile par exemple est la différence de potentiel électrique entre sa sortie et son entrée. C’est cette différence qui donne l’impulsion aux particules chargées pour se déplacer dans le circuit.

# Circuit électrique

Un circuit électrique est un ensemble de conducteurs et de dispositifs électriques, reliés entre eux par des fils électriques. Un circuit comporte, presque toujours, un ou plusieurs générateur qui est la source de l’énergie électrique qui circule dans le circuits, et d’un ou plusieurs récepteur qui reçoivent cette énergie électrique afin de le convertir en une autre forme d’énergie (mécanique, ou thermique par exemple.

# Le sens du courant

Un courant électrique est la manifestation des charges électriques qui se déplace. Dans un solide ces charges sont des électrons qui se déplacent dans le matériau conducteur (dans ce qu’on appelle la bande de conduction). Mais dans un liquide (ou solution) ce sont des particules chargées, autres qu’électrons, qui sont responsable pour le courant électrique, des ions par exemple.

Les caractéristiques du courant, son sens et son intensité sont imposés par le générateur. A l’extérieure d’un générateur, le courant électrique va de la borne `+` vers la borne `-` du générateur.

(0,0) to[battery1,*-*, v<=`U`, i<=``] (3,0) ; (0.9,0.3) node$+; (2.1,0.3) node-$;

(0,0) to[vsource,*-*, v<=`U`, i<=``] (3,0) ; (0.9,0.3) node$+; (2.1,0.3) node-$;

Remarque. Nous savons que le courant est dû au mouvement des électrons dans les fils. Or les électrons, négativement chargés, vont vers le pôle `+` du générateur. Cela veut dire que le sens de circulation des électrons est de `-` vers `+`, c’est à dire le sens opposé au mouvement!

La raison est plutôt historique : l’étude de l’électricité et de ses propriétés date du `XVIII^e` siècle, alors que l’électron n’a été découvert qu’en 1897 (par J.J.Thompson). Toute la description des courants électriques été basée donc sur l’idée que les porteurs de charges étaient positivement chargés. Ce qu’on appelle aujourd’hui des trous.

# Branchement en série & en dérivation

(0,4) to[short, i=i] (2,4) to [R, i=i1, l=R1] (2,0) ; (2,4) – (4,4) to[R, l=R2, i=i2] (4,0) – (0,0) ; (2,4) circle (1pt) ; (2,0) circle (1pt) ; (0,4) circle (1pt) ; (0,0) circle (1pt) ;

(0,4) to[short, i=i] (2,4) to[R, i=, l=R1] (2,2) to[R, l=R2] (2,0) to[short, i=] (0,0) ; (0,4) circle (1pt) ; (0,0) circle (1pt) ;

Branchement en dérivation à gauche, en série à droite

# Conventions récepteur & générateur

Comme nous l’avons déjà mentionné, un générateur fournit l’énergie électrique au circuit, tandis que les récepteur la consomme, ou convertissent en une autre forme. Ceci se manifeste en une variation du potentiel électrique opposée entre les récepteurs et les générateurs. Autrement dit un générateur augment la différence de potentiel électrique, et un récepteur diminue le potentiel électrique. La tension entre les bornes d’une générateur n’a pas le même signe que la tension entre les bornes d’un récepteur, comme on va voir.

r0.4

(0,0) to[lamp,*-*, i<=``, v^=`U_R`] (3,0) ;

(0,0) to[battery1,*-*, v<=`U`, i<=``] (3,0) ; (0.9,0.3) node$+; (2.1,0.3) node-$;

Dans représentation symbolique des diagrammes de circuit, ceci est est traduit par le sens de la flèche indiquant la tension du dipôle. Nous parlons alors de la convention générateur, et convention récepteur.

  • Convention générateur : le sens de la flèche de la tension est le même que celui du courant.

  • Convention récepteur : le sens de la flèche de la tension est opposé au celui du courant.

Exemple:

r0.35

(0,3) to[battery1, i=`i`] (0,0); (0,3) – (3,3) to[lamp, i=`i`](3,0) – (0,0); (1.5,3) circle [radius=0.05]; (1.5,0) circle [radius=0.05]; (1.5,0.2) – (1.5,2.8); at (1.5,1.5) `U`;

Considérons le circuit très simple ci-contre. Il s’agit d’un générateur et un récepteur, ici une lampe.

La tension entre deux points d’un circuit est toujours la même `U`. On voit donc que du point de vu du générateur cette tension est dans le même sens que le courant, tandis que pour le récepteur cette tension va au sens opposé au courant. Voici donc les conventions générateur et récepteur.

# Les Lois de Kirchoff

Nous avons vu au collège qu’il existe principalement deux types de circuits : en série (avec une seule boucle, ou une seule maille), et en dérivation (avec plusieurs boucles ou mailles).

Les lois qui nous disent comment la tension et l’intensité du courant se comportent dans des différents types de circuits, s’appellent les lois de Kirchoff (= Kirchoff’s circuit laws), d’après l’allemand Gustav Kirchoff :

  • `1^{ère}` loi de Kirchoff : Loi des mailles, concernant la division de la tension dans une maille.

  • `2^{ème}` loi de Kirchoff : Loi des noeuds, concernant la division du courant dans un noeud.

# Loi des Mailles

Dans chaque maille d’un circuit, la somme algébrique des tensions de tous les dipôles de la maille est toujours zéro.

r0.4

(0,4) to[V, v<=`U_G`, i<=`i`] (0,0) ; (0,4) –(1,4) to [R, l^=`R_1`, v<=`U_1`, i=`i`] (3,4) – (4,4) – (4,3) to[R, l^=`R_2`, v<=`U_2`](4,1) – (4,0) – (3,0) to [R, l^=`R_3`, v<=`U_3`] (1,0) – (0,0);

Dans le circuit ci-contre, d’après la loi des mailles on doit avoir la somme de toutes les tensions égale à `0`. Mais d’après la convention générateur, comme nous voyons sur le schéma le sens de la tension `U_G` est opposé aux autres tension, et donc on en arrive à la relation :

\begin{aligned}
    0 &=-U_G + U_1 + U_2 + U_3  \\
    U_G &= U_1 + U_2 + U_3
\end{aligned}

Si l’on voulait interpréter le sens de cette relation, ou de la loi des mailles, on peut tout simplement dire que la tension générée par le générateur est égale à la somme des tension utilisée par les récepteur. Autrement, l’énergie consommée par l’ensemble des récepteurs est égale à l’énergie fournie par l’ensemble des générateurs.

# Loi des Noeuds

Dans chaque noeud d’un circuit électrique, la somme algébriques des intensités du courant entrant et sortant du noeud, est toujours nulle.

r0.2 image

Dans la figure ci-contre on voit un noeud quelconque dans un circuit. On voit clairement qu’il y a deux courant qui entrent dans le noeud, et deux qui sortent. D’après la loi des noeuds donc, la somme de ces quatre intensités doit être nulle.

Mais il faut respecter le signe algébrique de chaque courant, c’est à dire quand le courant entre `i>0`, et quand le courant sort `i<0`. La relation mathématique relevant de la loi des noeuds est donc :

\begin{aligned}
    i_1 + i_2 - i_3 - i_4 &= 0 \\
    i_1 + i_2 &= i_3 + i_4
\end{aligned}

Ce résultats, et la loi des noeuds, est plutôt facile à interpréter. L’intensité du courant est une mesure du débit de charge électrique. Dans ce cas-là dit simplement qu’autant de charge sort d’un noeud, qui y entre, et l’inverse.

Remarque. Les deux lois de Kirchoff sont les manifestations de deux principes fondamentaux et importants de la physique. La loi des mailles est une conséquence du principe de la conservation de l’énergie, et la loi des noeuds est une conséquence du principe de la conservation de la charge.

# Caractéristique d’un dipôle

Une des manières la plus courante d’étudier le comportement d’un dipôle électrique, est grâce à sa courbe caractéristique (= current-voltage characteristic) (parfois appelé simplement sa caractéristique).

Il s’agit d’un graphique qui montre l’évolution de la tension `U` entre les bornes du dipôle en fonction de `I`, l’intensité du courant qui le parcourt (i.e. le graphique `U=f(I)`). Dans certains livre la caractéristique peut être donnée comme `I=f(U)`. Cela n’est qu’un changement de représentation, et ne change pas le fond de ce que la caractéristique révèle.

# Conducteur Ohmique

r0.25 image

Vous connaissez déjà le conducteur ohmique depuis la classe de quatrième. C’est le dipôle récepteur le plus simple que vous avez rencontré, avec le symbole

(0,0) to[ R ] (2,0);

.

Le conducteur ohmique est la catégorie des dipôles ayant un comportement caractérisé par la courbe caractéristique ci-contre. Autrement dit, tous dipôles ayant une tension qui varie de manière linéaire en fonction de l’intensité du courant.

# La loi d’Ohm

La variation de `U` en foncions de `I` étant linéaire, on peut le modéliser mathématiquement par une fonction du type `y = m\cdot x`, où `m` est le coefficient directeur du graphique précédent, c’est à dire la constante de proportionnalité entre la tension `U` et l’intensité `I`. Dans notre modélisation donc l’ordonnée `y` correspond à la tension `U`, et l’abscisse `x` correspond à l’intensité `I`, ce qui donne une loi que vous connaissez déjà : La loi d’Ohm.

Avec `R` comme constante de proportionnalité.

Définition : Loi d’Ohm

  • La loi d’Ohm est une loi empirique liant l’intensité du courant traversant un conducteur ohmique, et la tension entre ses bornes.

  • Elle s’exprime mathématiquement :

    U = R\cdot I
  • La constante de proportionnalité `R` s’appelle la résistance du conducteur ohmique, et est une mesure, justement, de la résistance à l’intérieur du conducteur, au passage du courant électrique.

  • `R` s’exprime en ohm, noté par le symbole `\ohm` (omega majuscule).

# Le générateur

l0.5 image

Nous n’allons pas entrer trop en détails cette année des différents types de générateur que l’on peut avoir (e.g. générateur de tension idéal, générateur de courant idéal, etc.), mais l’essentiel ne change pas : un générateur doit fournir l’énergie électrique au circuit, et est caractérisé par une tension qui doit rester plus ou moins constante et stable.

Nous faisons la distinction entre un générateur idéal et un générateur réel. C’est d’ailleurs une distinction que nous faisons souvent. La différence entre un dipôle réel et idéal est la présence d’une petite résistance interne. Un dipôle idéal, est tel, car on suppose qu’il n’y a aucune résistance au passage du courant à son intérieur, tandis que dans le monde réel, tout dipôle possède une certaine résistance interne, même si elle peut être très faible.

Un générateur idéal arrive à maintenir la tension qu’il génère, alors qu’un générateur réel, perd une partie de l’énergie qu’elle produise en raison de cette résistance interne. La tension générée par un générateur réel, selon la courbe caractéristique ci-contre est de forme :

U = U_G - r\cdot I \quad \quad
\begin{cases}
r \text{ est la résistance interne du générateur}\\
U \text{ est la tension réelle fournie par le générateur}\\
U_G \text{ est la tension idéale (nominale) du générateur}\\
I \text{ est l'intensité du courant qui parcourt le générateur}
\end{cases}

# Le point de fonctionnement

Nous pouvons maintenant utiliser toutes les informations précédente afin de déterminer dans quel étant fonctionnerait notre circuit. Étant donné que dans un circuit simple (caractérisé par les courbes ci-contre), il faut la même tension électrique et intensité du courant dans le générateur que dans le dipôle ohmique y branché, le circuit fonctionnerait à l’intersection des deux caractéristiques. Ce point est nommé le point de fonctionnement. L’intensité du fonctionnement `I_f` est donc l’intensité du courant qui circulerait dans le circuit, et la tension du fonctionnement `U_f` serait la tensions entre les bornes du générateur et du récepteur.

Détermination graphique du point de fonctionnement.

Cette analyse est parfaitement valable pour des circuits encore plus compliqué, comportant par exemple plusieurs conducteurs ohmiques.